L’Afrique a longtemps été perçue à travers le prisme de ses fragilités. Pourtant, à chaque crise, elle démontre une résilience qui surprend. La pandémie de Covid-19, qui devait être un cataclysme, a finalement révélé une capacité d’adaptation hors norme. Là où d’aucuns prévoyaient l’effondrement, l’Afrique a résisté. Et mieux encore, elle a innové.
Cette capacité d’adaptation repose sur un double mouvement : une volonté affirmée de cesser d’être un simple réceptacle d’aides et une appropriation massive du digital par l’ensemble des populations. Car l’Afrique ne veut plus être un partenaire par défaut, elle entend être un acteur stratégique de plein exercice dans les transformations mondiales.
Regardons les chiffres : le taux de pénétration du numérique en Afrique dépasse toutes les prévisions. Le téléphone portable, bien plus qu’un outil de communication, est devenu un vecteur de développement économique et social. Payer, apprendre, entreprendre, interagir : tout se fait aujourd’hui par mobile, y compris dans les zones rurales les plus reculées. La barrière de l’analphabétisme ? Contournée. Des populations qui ne parlent ni français, ni anglais, ni aucune langue européenne utilisent le digital avec une aisance déconcertante.
La digitalisation n’est pas qu’un phénomène d’adoption technologique, c’est un moteur de transformation systémique. Prenons l’exemple du tribunal de commerce de Cotonou, au Bénin. Sa numérisation a réduit la corruption et accéléré le traitement des dossiers. Un simple cas ? Non, un signal fort de ce que le numérique peut accomplir lorsqu’il est pensé comme levier de gouvernance.
Il y a quelques années encore, on parlait de fracture numérique comme d’un fossé insurmontable. Aujourd’hui, cette fracture se résorbe. Non pas sous l’effet d’une politique imposée de l’extérieur, mais par la volonté des Africains eux-mêmes de s’approprier les outils du XXIe siècle. Mieux encore, cette dynamique va s’accélérer avec l’intelligence artificielle générative, qui ouvre de nouvelles perspectives en matière d’inclusion et d’apprentissage.
En définitive, le digital rebat les cartes. Il ne s’agit pas seulement de rattraper un retard, mais de prendre une longueur d’avance sur des modèles obsolètes. L’Afrique en transformation, ce n’est pas un slogan, c’est une réalité tangible. Et cette transformation ne fait que commencer.