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Le DBA, un générateur d'impact : retour sur mes entretiens chez Xerfi Canal et DBA Chronicles



Michel Kalika

Président fondateur du Business Science Institute


 


Alors que s'achève notre séminaire international 2024 qui a été l'occasion de célébrer une décennie de partenariat entre le Business Science Institute et l'IAE Lyon School of Management, j’ai le plaisir ici de revenir sur un échange instructif que j'ai eu récemment Jean-Philippe Denis. Comme à son habitude, Jean-Philippe n’a pas hésité à me poser une question un peu provocante, qui pourrait résonner dans l’esprit de beaucoup : « Faire un doctorat, ça peut vraiment créer de l’impact ? Est-ce que ça peut être utile au-delà d’un galon supplémentaire à accrocher sur son épaule ? »


C’est une question qui mérite d’être posée et surtout d’être explorée en profondeur. Et pour y répondre, je n’ai pas besoin de chercher bien loin. Les faits sont là, sous nos yeux, incarnés par les réalisations de nos doctors du Business Science Institute. Depuis sa création, nous avons publié 55 ouvrages, dont près de la moitié rédigés par des praticiens qui ont obtenu leur DBA.


Ces ouvrages ne sont pas de simples exercices académiques. Ils illustrent l'impact concret de la recherche dans le quotidien de ceux qui la mènent. Prenons l'exemple d'un dirigeant d'une grande entreprise, qui a axé sa thèse sur le leadership dans le cadre de la transformation digitale. Il ne s'agissait pas seulement de théorie, mais de leçons directement issues du terrain, appliquées aux défis complexes du numérique. Un autre cas est celui d'un responsable des appels d'offres au sein d'une grande entreprise, qui a exploré des stratégies efficaces pour remporter ces appels. Son travail n'a pas seulement enrichi la littérature, il a transformé les pratiques managériales de son organisation. Enfin, une recherche sur l'avenir d'une profession en mutation, comme celle de notaire, a servi de catalyseur pour réimaginer le devenir de tout un secteur.


Ces exemples montrent clairement que le DBA n’est pas qu’un diplôme. Il s’agit d’une recherche qui repose sur deux piliers essentiels : un pilier conceptuel, avec un encadrement rigoureux assuré par des professeurs académiques, et un pilier empirique, solidement ancré dans la pratique managériale. C’est ce deuxième pilier qui fait toute la différence. Contrairement à un doctorat plus traditionnel, le DBA permet à des praticiens de s’appuyer sur leur expérience professionnelle pour mener des recherches qui répondent à des problématiques réelles. En associant réflexion théorique et mise en pratique, le DBA offre des recommandations managériales concrètes qui peuvent être immédiatement appliquées dans les entreprises.


C’est d’ailleurs pour cette raison que l’AMBA, l’une des associations les plus prestigieuses dans le monde de l’éducation managériale, qualifie le DBA de « PhD plus ». Pourquoi plus ? Parce que ce doctorat dépasse le cadre académique traditionnel pour avoir un impact direct et mesurable sur les entreprises et, plus largement, sur la société. C’est un doctorat avec un véritable impact managérial et sociétal.


Jean-Philippe a ensuite évoqué l’un de nos ouvrages phares, « 80 récits d’impact », un recueil qui rassemble les témoignages de 80 docteurs issus de notre programme DBA. Ce livre est une véritable mine d’informations. À travers ces récits, on découvre des professionnels venus du monde entier – de France, d’Allemagne, de Chine, d’Afrique, des États-Unis – qui partagent leur expérience de ce programme unique. Tous témoignent de la transformation profonde que le DBA a opérée dans leur manière de travailler, de manager, et même de penser. Nous sommes bien face à un mouvement de fond, bien que cette évolution prenne du temps.


Pourquoi un tel délai ? Parce que ce type de formation implique un changement des mentalités. D’une part, les managers doivent reconsidérer leur approche de la recherche, comprendre qu’elle ne se limite pas aux universitaires. D’autre part, les académiciens eux-mêmes doivent reconnaître la valeur des recherches menées par des praticiens. Mais une fois ce changement amorcé, l’impact est indéniable, et il s’opère à trois niveaux.

D’abord, au niveau individuel. Les témoignages sont nombreux pour illustrer combien le DBA change l’attitude des docteurs. Ils modifient leur méthode de travail, adoptent une posture plus réflexive et stratégique, et redéfinissent même leur trajectoire professionnelle. La recherche leur donne une profondeur nouvelle, un cadre pour mieux analyser et anticiper les défis de leur secteur.


Ensuite, au niveau des entreprises. Les sujets de recherche des docteurs viennent directement des problématiques rencontrées dans leurs organisations. C’est pourquoi les résultats de leurs travaux apportent des solutions concrètes, immédiates et applicables. On n’est pas dans une recherche purement théorique ou déconnectée, mais bien dans une recherche utile qui répond à des besoins réels du terrain. En ce sens, on pourrait dire que le DBA incarne la quintessence de la recherche-action.


Enfin, l’impact du DBA se manifeste à un niveau sociétal. Environ la moitié des thèses soutenues au sein du Business Science Institute sont directement en lien avec les 17 objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies. Ce qui montre que le DBA n’est pas seulement un diplôme pour l’individu ou pour l’entreprise, mais un générateur de solutions pour des enjeux globaux. Le DBA permet de contribuer à des problématiques majeures comme le climat, l’inclusion sociale, ou encore l'innovation durable. C’est une recherche qui fait sens, au-delà des bénéfices économiques ou organisationnels.


Jean-Philippe m’a lancé une dernière question, dans un esprit provocateur : « Et si vous remettiez un DBA honoris causa à Emmanuel Macron ? » Une question à laquelle je ne peux bien sûr pas répondre directement, mais elle ouvre un débat intéressant. Il est certain que l’expérience acquise dans le domaine politique, en particulier à un tel niveau, est une expérience managériale de très haute volée. Gérer un pays est sans doute l’une des missions les plus complexes qui soient, et les compétences développées sont indéniables. Que ce soit dans le domaine public ou privé, le management repose sur des concepts communs. Alors, pourquoi pas ? Emmanuel Macron serait certainement le bienvenu au Business Science Institute, s’il souhaitait approfondir ses compétences et leur donner une dimension encore plus structurée à travers la recherche en management.





Dans un autre entretien récent avec DBA Chronicles, j’ai eu l’occasion de partager mon parcours – de la création du premier programme de DBA dans une université française jusqu’à la fondation du Business Science Institute, qui compte aujourd’hui plus de 200 doctorants actifs répartis dans 50 pays. Cette aventure a été motivée par la nécessité de proposer un programme DBA global, fondé sur la demande réelle des managers venant de diverses industries et régions. J’ai ainsi pu mettre en lumière la nature profondément transformatrice du DBA : au-delà des compétences techniques, il s’agit de développement personnel, d’acquisition de nouvelles aptitudes et d’avancement professionnel.


Au Business Science Institute, nous avons de nombreux exemples où la recherche DBA a permis d’apporter des solutions concrètes à des défis rencontrés par les entreprises. Cela va du développement de nouvelles stratégies de gestion à l'amélioration des processus opérationnels. Ces témoignages montrent que le DBA n'est pas seulement une opportunité pour les candidats, mais aussi pour les organisations qu'ils représentent.


Le DBA, vous le savez, se positionne comme un pont entre le monde académique et la pratique managériale. Contrairement au PhD, qui s’oriente principalement vers une contribution théorique à la recherche, le DBA traite des questions managériales pratiques. C’est une différence fondamentale : le DBA permet de connecter directement la théorie à la pratique, en s’attaquant à des enjeux pressants comme la transformation digitale ou la durabilité.


Aujourd’hui, la question de la durabilité prend une importance croissante dans les thèses DBA. Je pense que cette tendance va se poursuivre et s’intensifier dans les années à venir. Je suis convaincu que le DBA pourrait bien devenir le nouveau MBA. De plus en plus de dirigeants d’entreprise cherchent à allier la rigueur académique aux perspectives pratiques pour apporter des changements significatifs dans leurs organisations.





Pour en savoir plus sur notre programme, je vous invite à visiter le site du Business Science Institute à l’adresse suivante : Business Science Institute.


Merci à tous pour votre attention, et au plaisir de vous retrouver pour de futurs échanges autour de la recherche, du management et de la place du DBA dans le paysage mondial de l'enseignement supérieur.



Michel.




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